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Les animaux les plus rares du monde

9 Octobre 2020

(Image : Rhinocéros de Java - Wikimedia Commons - Wolf - Domaine public)

Alors que 1,3 Millions d’espèces animales ont à ce jour été identifiées, on estime que celles-ci seraient entre 7,7 et 10 Millions au total à vivre actuellement sur notre planète ! On ne connait donc au mieux qu’un cinquième de l’ensemble des espèces qui composent le règne animal actuel, un chiffre qui appelle à la modestie, d’autant qu’on sait qu’avec le cycle d’extinction qui frappe actuellement le vivant, il est probable que certaines espèces disparaissent sans même que nous ne les ayons jamais connues. Quant à celles que la science a pu identifier, il en est certaines qui sont si rares qu’on ne sait même pas si elles existent encore aujourd’hui, à l’image du Top 25 des espèces perdues du Global Wildlife Conservation, une organisation de protection et conservation des espèces et habitats menacés qui monte des expéditions scientifiques pour partir à la redécouverte d’espèces que l’on pense éteintes.

Les animaux les plus rares au monde, voilà ce que nous vous proposons de découvrir aujourd’hui !

Après s’être interrogés sur ce qui fait la rareté d’une espèce, nous vous proposons de découvrir certains des animaux les plus rares du monde, des connus comme le lynx ibérique ou la tortue géante des Galapagos, et d’autres plus confidentiels comme l’abeille géante de Wallace, le rhinocéros de Java ou le mérulaxe de Stresemann !

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POURQUOI CERTAINS ANIMAUX SONT-ILS SI RARES ?

(Photo : La panthère de Java, un des félins les plus rares au monde © Julien PIERRE)

L’endémisme, la difficulté à observer l’animal dans son milieu naturel, et la diminution de ses populations sauvages, voici quelques éléments de réponse à la question de ce qui fait la rareté d’un animal.

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UN ANIMAL EST RARE PARCE QU'IL EST ENDEMIQUE

(Photo : Iguane à queue épineuse (Ctenosaura similis) © Julien PIERRE ; beaucoup d'espèces de reptiles sont endémiques d'une région ou d'un territoire)

Comment apparaît une espèce ? D’après la théorie de l’évolution de Charles DARWIN, c’est la  sélection naturelle qui fait son œuvre : les individus d’une espèce les plus aptes à s’adapter à un milieu naturel et ses contraintes auront les meilleures chances de survie, renforçant par hérédité  ces caractéristiques au fil des générations. L’animal, en réponse à la multitude des facteurs qui définissent son écosystème (composition du sol, relief, températures, luminosité, climat, pluviométrie, végétation, concurrence avec les autres espèces, présence de ressources alimentaires, acidité, température et salinité de l’eau pour les espèces marines, etc), développe donc les attributs et les stratégies qui vont lui permettre de survivre.

Pour les espèces qui ne se déplacent pas ou se sont hyper adaptées à un écosystème donné, elles sont inféodées à cet écosystème. Et si cet habitat n’existe que sur une aire géographique très limitée, on parlera alors d’endémisme, qui est un premier facteur de rareté des espèces. Une île, une vallée encaissée, un lac, une grotte isolée : autant d’exemples d’habitats spécifiques voire uniques qui vont de fait rendre les populations d’animaux et de plantes qui y vivent très limitées en nombre et donc naturellement rares.

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UN ANIMAL EST RARE PARCE QU'IL EST DIFFICILE A OBSERVER DANS SON MILIEU

(Photo : Une mère de gorille de Grauer et son petit © Objectif Brousse / Sesgomo ; les gorilles vivent dans des zones reculées très difficiles d'accès, parfois à plusieurs jours de marche de la première habitation)

Outre l’endémisme, c’est aussi la difficulté d’accès à un écosystème et la difficulté à observer l’animal dans son habitat naturel qui vont faire la rareté d’une espèce. Mystérieuses abysses, forêts tropicales impénétrables, montagnes et déserts aux conditions extrêmes, zones accidentées inaccessibles : voici quelques exemples d’habitats où la recherche et l’observation d’une espèce sont particulièrement complexes. Et si on ajoute à cela des mœurs nocturnes, le mimétisme et le camouflage dans son habitat, une méfiance extrême ou encore une faible densité de population sur des territoires immenses (la panthère des neiges peut par exemple passer plusieurs années sans croiser physiquement un seul congénère), on a un joli cocktail de facteurs qui font qu’un animal est rare parce qu’il est difficile à observer et à recenser dans son milieu.

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UN ANIMAL EST RARE PARCE QUE SES POPULATIONS DECLINENT

(Photo : Orang-outan © Julien PIERRE ; ce grand singe de la même famille que nous (les Hominidés) disparaît en même temps que la forêt où il vit ; celle-ci est remplacée par des monocultures de palmiers à huile)

C’est assez évident mais un animal est rare aussi parce que ses populations sauvages se sont réduites drastiquement, un phénomène qui touche malheureusement près d’un tiers des espèces animales étudiées par l’UICN et leur vaut de figurer sur sa liste rouge des espèces menacées d’extinction.

Parmi les causes de la diminution d’une population d’animaux, on peut citer :

  • la surexploitation par l’être humain (chasse abusive, braconnage, surpêche, capture illégale) ;
  • la transformation,  la dégradation voire la disparition de son habitat naturel sous les effets combinés des activités humaines et du réchauffement climatique ;
  • des maladies, comme par exemple le cancer du visage que se transmettent par morsure les populations sauvages de diables de Tasmanie, un phénomène si inquiétant (leur population sauvage sur l’île de Tasmanie a chuté à 25.000 individus) qu’il a amené l’Australie à mettre en place un programme inédit de conservation et réintroduction du diable sur l’île continent dont il avait disparu il y a 3.000 ans ;
  • la compétition avec des espèces envahissantes, comme le vison d’Europe qui doit faire face à la concurrence de son cousin d’Amérique ;
  • l’hybridation d’un animal avec des congénères d’espèces ou sous-espèces proches, un mélange qui peut mener à sa disparition progressive. Dans ce dernier cas, on pense par exemple à l’hybridation du chat sauvage avec les chats harets (chats domestiques retournés à l’état sauvage), celle de l’ours Kermode au magnifique pelage blanc-crème qui se reproduit avec d’autres sous-espèces de l’ours noir au pelage noir ‘classique’.

Partons maintenant à la découverte des animaux les plus rares du monde !

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L'ABEILLE GEANTE DE WALLACE, LE BULLDOG VOLANT

(Photo : Simon Robson, honorary professor of biology at the University of Sydney and Central Queensland University in Australia, with Wallace’s giant bee (Megachile pluto) © Clay Bolt - claybolt.com)

Surnommée le 'bulldog volant', l’abeille géante de Wallace (Megachile pluto) est la plus grande abeille de la planète avec ses plus de 6 cm de long ! On l’a longtemps pensée éteinte avant que des nids ne soient découverts en 1981 sur de petites îles d’Indonésie dont l’île de Bacan. Depuis, plus de trace ni d’observation… jusqu’à ce qu’un photographe nature, Clay BOLT, ne retrouve sa trace en Février 2019 dans le cadre d’une expédition organisée par le Global Wildlife Conservation. Elle se fabrique un nid en résine et en bois grâce à ses puissantes mandibules, nid qu’elle a la particularité d’installer dans des colonies de termites actives !

L'ANE SAUVAGE DE SOMALIE AUX PATTES DE ZEBRE

(Vidéo : Naissance d'une petite ânesse de Somalie en 2015 à Thoiry - Chaîne : Thoiry ZooSafari sur Youtube)

L’âne sauvage d’Afrique, ancêtre de l’âne domestique, est un animal rare à l’état sauvage qui compterait environ 600 individus (l’espèce est 'en danger critique d’extinction), essentiellement localisés en Ethiopie et en Erythrée, et possiblement à Djibouti, en Egypte et au Soudan. Il se distingue par sa robe gris clair qui vire au blanc sur le museau, autour des yeux, aux joues et sur le ventre, et surtout ses pattes blanches rayées de noir façon zèbre.

Sous l’impulsion du Zoo de Bâle en 1970, un programme de conservation a été mis en place pour la survie de l’âne sauvage de Somalie (Equus asinus somalicus), sous-espèce de l’âne sauvage d’Afrique, qui compterait aujourd’hui environ 200 individus répartis dans une trentaine de parcs zoologiques dans le monde. En France, des parcs comme la Réserve Africaine de Sigean, le ZooSafari de Thoiry ou le ZooParc de Beauval participent à ce programme.  

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LE CHEVROTAIN ARGENTE, LE CERF MINIATURE DU VIETNAM

(Photo : Camera Trap photo of a silver-backed chevrotain - Added byMacson McGuigan © Southern Institute of Ecology/Global Wildlife Conservation/Leibniz Institute for Zoo and Wildlife Research/NCNP)

Les chevrotains sont des ruminants de très petite taille qui vivent dans les forêts pluviales d’Asie et d’Afrique. Ils forment une famille à part de celle des Cervidés, les Tragulidés. Communément appelés ‘cerfs-souris’, ils ont la particularité d’avoir troqué leurs bois contre de longues canines qui chez les mâles dépassent de leur lèvre inférieure et leur servent pour les combats au moment du rut. Animaux de la taille d’un lapin, ils sont très difficiles à observer car craintifs, de mœurs nocturnes et se confondent dans leur environnement.

Parmi les 9 espèces connues, on pensait que celle dite ‘à dos argenté’ était éteinte puisque le chevrotain Tragulus versicolor n’avait plus été observé depuis 1990 ! Grâce à un piège photo placé dans une forêt côtière du Vietnam, des images ont permis en 2017-2018 d’attester qu’il était toujours en vie, encore une fois grâce à un programme d'exploration de l’organisation Global Wildlife Conservation.

LE DESMAN DES PYRENEES, RAT TROMPETTE EMBLEMATIQUE DE LA REGION

(Vidéo : 'Le Desman des Pyrénées' - Chaîne : Parc naturel régional des Pyrénées Ariégeoises sur Youtube)

Aussi appelé le ‘rat trompette’ à cause de son long nez, le desman des Pyrénées (Galemys pyrenaicus) est un petit animal (25 cm dont la moitié pour sa queue), emblématique des cours d’eau et eaux vives des Pyrénées. Semi aquatique, on ne le trouve que dans les Pyrénées et le nord de l’Espagne et du Portugal. Méfiant, vif, de petite taille et nocturne, il est particulièrement rare de l’observer. Espèce devenue ‘vulnérable’ à cause de la dégradation de son habitat (pollution, modifications des cours d’eau), c’est un animal de l’ordre des Insectivores. Il se nourrit de larves aquatiques d’insectes et appartient à la même famille que les taupes, les Talpidés. Il y aurait moins de 20.000 desmans vivant dans les Pyrénées françaises.

LE LYNX IBERIQUE, UN DES FELINS LE PLUS RARES AU MONDE

(Vidéo : 'Lynx ibérique : rencontre rare avec ce fascinant félin !' - Chaîne : Des Racines et des Ailes sur Youtube)

Quand on parle des félins les plus rares au monde, on pense notamment au lion d’Asie (Panthera leo persica), sous-espèce très proche de son cousin africain qui compte quelque 400 individus localisés dans le parc national de la forêt de Gir en Inde ; à la panthère de l’Amour (30 à 50 individus sauvages vivant dans la région du fleuve Amour entre Chine et Russie) ; ou encore au tigre de Chine méridionale, sous-espèce possiblement éteinte à l’état sauvage mais qui fait l’objet d’un programme de conservation inédit via le programme ‘Save China’s Tiger’. Des tigres de Chine nés en captivité sont reproduits et ‘réensauvagés’ dans la réserve privée de la vallée de Laohu en… Afrique du Sud (!), où ils retrouvent leurs instincts de chasseurs, ceci dans le but de les tenir prêts à réintégrer leur région d’origine dans le sud de la Chine quand ce sera possible.

Plus proche de nous, l’Espagne compte également un des félins les plus rares au monde : le lynx pardelle (Lynx pardinus), aussi appelé lynx ibérique, qu’on trouvait autrefois dans tout le pays ainsi qu’au Portugal et même le sud de la France; Aujourd’hui présent dans seulement deux zones montagneuses de l’Andalousie au sud de l’Espagne, c’est presqu’un miracle que ce gros chat au long collier de barbe caractéristique ait pu survivre. D’énormes efforts de conservation, s’appuyant sur l’élevage et la réintroduction, ont permis de remonter sa population à environ 250 individus, une bonne nouvelle pour ce magnifique félin qui reste fortement dépendant de la présence des lièvres et lapins qui constituent l’essentiel de son alimentation, et vit dans des régions où la pression anthropique est forte.  

LE MERULAXE DE STRESEMANN, OISEAU LE PLUS RARE DU MONDE

(Vidéo : Images et chant du mérulaxe de Stresemann - Chaîne : Irmãos Pompéu Birdwatching sur Youtube)

Aigle des Philippines, ara de Spix, canard fuligule de Madagascar, grue blanche d’Amérique, outarde cannepetière, vautour Chaugoun d’Inde : autant d’espèces d’oiseaux parmi les plus rares au monde. Parmi celles-ci, il en est une qui a fait le buzz en Décembre 2018, le mérulaxe de Stresemann (Merulaxis stresemanni), un petit passereau d’une vingtaine de cm au chant merveilleux et qui niche au sol. Endémique dans la forêt tropicale d’une unique réserve naturelle au Brésil, il est aussi appelé ‘front de soie’ ou ‘front poilu’ ('Stresemann’s bristlefront' en anglais) en raison d’une touffe de petites plumes à la base de son bec. Son plumage arbore des couleurs foncées avec du rouge sur la gorge et le poitrail qui le rendent très difficile à observer. Pour preuve, avant les observations fin 2018, il n’avait pas été vu depuis 1995 et les scientifiques le pensaient disparu.

LE PIKA D'ILY, LE FRERE A PIKACHU

(Vidéo : Vidéo de pikas d'Ily captés à la caméra infrarouge - Chaîne : CGTN sur Youtube)

Les pikas sont des mignons petits lagomorphes (l’ordre des lièvres et lapins) mesurant de 20 à 50  cm qu’on trouve en Asie (avec le pika d’Amérique pour exception) et se déclinent en une trentaine d’espèces. Ils sont connus pour leur cri strident qui leur vaut aussi le nom de « lièvre crieur ».

Vivant en altitude dans les zones rocheuses de la région montagneuse du Xinjang en Chine, le pika d’Ili (Ochotona iliensis) est une espèce particulièrement mignonne avec son poil fourni et ses oreilles rondes et poilues. Découvert en 1983, il a fallu une série de photos en 2015 pour confirmer qu’il était toujours en vie. C’est que ce lagomorphe, qui au passage n’a aucun lien avec Pikachu ni avec le Piccadilly Circus londonien, est menacé par le réchauffement climatique. Fuyant la chaleur en se déplaçant toujours plus haut vers les sommets, il est un animal très discret dont on estimait sa population sauvage à seulement 2.000 individus dans les années 1990, une population qui depuis ne fait malheureusement que décliner.

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LES PRIMATES LES PLUS RARES DU MONDE

(Photo : © Julien PIERRE ; à g., un atèle de Colombie (Ateles fusciceps rufiventris), singe araignée en 'Danger critique d'extinction' ; à dr., un gibbon à favoris roux du Sud (Nomascus gabriellae), espèce 'En danger')  

Parce qu’ils sont souvent à la fois endémiques, difficiles à observer et très exposés à la déforestation, un grand nombre d’espèces de primates des zones tropicales comptent parmi les animaux les plus rares du monde.

Endémiques de Madagascar, des Comores et de Mayotte, les lémuriens sont des primates qui ne vivent parfois que dans de toutes petites zones très localisées sur leur île. Parmi eux, le grand hapalémur (Prolemur simus), en danger critique d’extinction, compte une centaine d’individus survivant dans quelques fragments de forêt humide où il se nourrit de bambou (qui constitue l’essentiel de sa nourriture) à l’est de Madagascar.

En Amérique du Sud, la forêt amazonienne, en proie à une déforestation hors de contrôle, est l’habitat naturel des singes araignées (aussi appelés atèles) dont certaines espèces déjà rares se trouvent maintenant au bord de l’extinction, une trajectoire similaire à celle que connaissent malheureusement les gibbons en Asie. Ces singes agiles aux longs bras sont présents dans divers pays asiatiques où il se déclinent en une petite vingtaine d’espèces. Beaucoup sont  endémiques et de plus en plus rares à l’image du gibbon de Hainan (Nomascus hainanus), reconnu comme espèce à part entière depuis 2006, et dont il ne resterait à ce jour qu’une petite trentaine d’individus survivant sur un petit périmètre de forêt sur l’île de Hainan dans le sud de la Chine.

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LE RENARD DE DARWIN, PETIT ZORRO SUR SON ILE

(Photo : Renard de Darwin - Flickr - Kmilo . - CC BY 2.0)

Découvert par le célèbre naturaliste anglais en 1834, le renard de Darwin (Lycalopex fulvipes), ou « zorro chilote » en version originale, est un canidé forestier aux pattes courtes et au pelage brun foncé-gris avec des zones rouges sur la tête et les oreilles. Il est rare car il ne vit que dans deux endroits au Chili, l’île de Chiloé et le long de la côte dans un parc national au nord de celle-ci. Il est une espèce protégée dans son pays et ses effectifs sauvages sont estimés à ce jour par l’UICN entre 650 et 2.500 individus.

LE REQUIN LEZARD, MONSTRE DES ABYSSES

(Vidéo (en anglais) : Chaîne : armatyrist sur Youtube)

Il existe un grand nombre de créatures marines dont la rareté s’explique facilement par l’immensité de leur habitat et la difficulté à les trouver et les observer. L’énorme tortue luth (jusqu’à 2,40 m de long pour un poids qui peut atteindre 850 kg !), le légendaire calamar colossal qui hanterait les abysses, le préhistorique coelacanthe qu’on croyait disparu depuis des millions d’années et qui vit dans quelques grottes océaniques : voici quelques exemples d’animaux marins particulièrement rares.

Parmi eux, il en est un à l’apparence particulièrement impressionnante : le requin lézard. Faisant partie des plus de 200 espèces de requins qui vivent dans les profondeurs et dont ils ne remontent que très rarement, Chlamydoselachus anguineus mesure 2 m de long et évolue jusqu’à 1.600 m de profondeur. Avec son corps d’Anguiliforme qu’il ondule pour nager, ses fentes branchiales dilatées (il est aussi appelé requin à collerette ou requin frangé), ses yeux vides et sa gueule de cauchemar munie de 300 dents pointus, il ferait plus penser à une murène monstrueuse qu’à un requin. Très rarement observé dans son élément (quelques fois par siècle seulement !), c’est d’abord par des prises accidentelles de pêcheurs qu’on sait qu’il existe. Particulièrement énigmatique, on pense que la femelle connaîtrait une gestation d’une durée de plus de 3 ans !

LE RHINOCEROS DE JAVA, LE MAMMIFERE LE PLUS RARE AU MONDE

(Vidéo : 'Rare Javan Rhino Rolling in the Mud' - Chaîne : IntlRhinoFoundation sur Youtube)

Aussi appelé le ‘rhinocéros de la Sonde’, du nom de l'archipel des îles d’Asie du Sud-Est comprenant Sumatra, Java et Bornéo, le rhinocéros de Java (Rhinoceros sondaicus) ressemble au rhinocéros indien. Comme lui, il est unicorne et a le corps recouvert de larges plaques articulées, avec toutefois quelques différences : il est un peu plus petit et a des plis de cuir marqués autour du cou.

Solitaire et craintif, c’est un animal qui se cache au plus profond des forêts tropicales où il apprécie les zones boueuses. Il est d’ailleurs si difficile à observer qu’il est considéré comme un des mammifères les plus rares au monde, à l’instar de son petit cousin poilu et bicorne le rhinocéros de Sumatra. On estime qu’à ce jour il resterait 72 individus adultes, identifiés grâce à des pièges photos dans le parc national Ujung Kulon sur l’île de Java. Quelques individus pourraient également subsister en Birmanie, sans preuve documentée de cette présence.

Espèce en Danger critique d’extinction, la bonne nouvelle est que sa population semble stable grâce aux efforts de conservation. Au regard de la rareté du rhinocéros de Java, la vidéo qui vous est présentée ici, postée par l’International Rhino Foundation et issue d’un piège photo, est vraiment exceptionnelle et porteuse d'espoirs !

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LA SALAMANDRE ARBORICOLE DE JACKSON, LA TETE DANS LES NUAGES

(Photo : Salamandre arboricole de Jackson © Carlos Vasquez Almazan)

La salamandre arboricole de Jackson (Bolitoglossa jacksoni), ‘Jackson’s Climbing Salamander’ en anglais, est un joli batracien jaune-orange avec le dos et la tête arborant une grand tache noire continue. Retrouvée en 2017 au Guatemala dans une forêt isolée constamment baignée de brume dans le cadre d’une mission menée par la Global Wildlife Conservation, on la pensait carrément disparue car elle n’avait plus été observée depuis 42 ans !

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LE SAOLA, LA LICORNE DE LA PISTE HO CHI MINH

(Photo : Saola - Global Wildlife Conservation - Flickr - CC BY 2.0)

Officiellement découverte en 1992 seulement, le saola (Pseudoryx nghetinhensis) est un animal si rare qu’il est surnommé la ‘licorne asiatique’. Petite antilope de forêt au corps massif, long cou et cornes droites qui vit dans les jungles profondes du Laos et du Vietnam et notamment dans la zone de la célèbre piste Hô Chi Minh, elle se confond avec la végétation grâce à sa robe brun foncé ponctuée de taches blanches. Parmi les rares observations officiellement documentées de cet animal mystérieux, une observation par le WWF en 2013 avait fait sensation car la dernière remontait précédemment à… 1998 ! Considéré comme un des animaux les plus rares au monde, certaines estimations de sa population sauvage considèrent qu’il n’en existerait que quelques dizaines d’individus !

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LE SENGI DE SOMALIE, LA MUSARAIGNE A TROMPE QU'ON COYAIT ETEINTE

(Photo : Sengi de Somalie photographié dans la localité d'Assamo à Djibouti - Steven Heritage - Wikimedia Commons - CC BY 4.0)

Les musaraignes à trompes, aussi appelées sengisrats à trompe ou encore musaraignes-éléphants,  appartiennent à la famille des Marcoscélidés, des petits mammifères territoriaux qui rappellent le rat mais s’en distinguent par leur long nez-museau flexible qui leur sert à repérer les fourmis et insectes dont ils se nourrissent. Vivant dans les savanes et les milieux ouverts d’Afrique, ils courent vite et se créent des réseaux de sentiers qu’ils entretiennent assidûment. Si une petite vingtaine d’espèces a été identifiée à ce jour, il en est une, le sengi de Somalie (Elephantus revoilii), dont on avait perdu la trace depuis 1968. La redécouverte récente à Djibouti de ce petit animal discret, qui se distingue notamment par des cercles blancs autour de ses yeux, a créé l’événement et est à mettre au crédit de la Global Wildlife Conservation.

LA TORTUE GEANTE DE FERNANDINA, SEULE AU MONDE ?

(Vidéo : 'Une tortue que l'on croyait éteinte retrouvée dans les Galapagos' - Chaîne : Le Parisien sur Youtube)

Fernandina est une des plus petites et des plus sauvages des 41 îles qui constituent l’archipel des Galapagos. Illustrant bien le phénomène de spéciation qui frappa le naturaliste Charles Darwin et servit de fondation à sa théorie de l’évolution, chaque île a vu des animaux y évoluer au point de devenir des espèces à part entière. Comme les pinsons ou les iguanes (avec l’iguane marin et l’iguane terrestre), les tortues terrestres des Galapagos, qui ont atteint des tailles gigantesques en l’absence de prédateur (phénomène du gigantisme insulaire), ne sont pas une mais en réalité une douzaine d’espèces qui se répartissent sur les différentes îles de l’archipel.

Surprise : une femelle de l’espèce vivant à Fernandina, de l’espèce Chelonoidis phantasticus endémique de cette île et qu’on croyait disparue voilà un siècle, a été découverte en Février 2019 ! Les recherches continuent sur l’île pour savoir si elle est l’unique survivante car des traces de tortues repérées sur Fernandina entretiennent l’espoir.

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LA VAQUITA, LE PLUS PETIT DAUPHIN DU MONDE

(Photo : Marsouin de Californie - Paula Olson - Wikimedia Commons - Domaine Public)

Aussi appelé marsouin de Californie ou marsouin du Pacifique, Phocoena sinus est le plus petit de tous les cétacés avec ses seulement 1,50 m de long. Il a un corps trapu (son nom de vaquita signifie ‘petite vache’ en espagnol), un petit bec, le dos gris foncé et comme des cercles autour des yeux.

Endémique du nord du Golfe du Mexique, il est parmi les animaux les plus menacés au monde avec une population qui fond comme neige en soleil, et compterait maintenant seulement une trentaine d’individus encore vivants pour cette espèce ‘En danger critique d’extinction’. La malédiction de la vaquita est de vivre dans une zone maritime très fréquentée avec beaucoup de pêche illégale (il est souvent retrouvé mort dans les filets) et de pollution liée au trafic maritime intensif et aux nombreuses plateformes pétrolières offshores.

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LE VISON D'EUROPE, FACE A L'ENVAHISSEUR AMERICAIN

(Photo : Vison d'Europe - Andrewlves - Wikimedia Commons - Domaine public)

Parmi les espèces les plus rares et les plus menacées du monde, le vison d’Europe (Mustela lutreola) compte à ce jour moins de 250 individus survivant dans 6 pays dont la France, où on ne le trouve que sur la façade Atlantique dans le Sud-Ouest à partir de la Charente-Maritime et l’ouest des Pyrénées. Mustélidé inféodé aux milieux aquatiques et zones humides, marais, berges des rivières et des cours d’eau, le vison d’Europe se distingue de son envahissant cousin d’Amérique par une taille plus petite et les taches blanches sur son museau qui contrastent avec sa fourrure brune.

Lorsqu’au début du XXème siècle l’Europe a développé des élevages de vison d’Amérique pour leur fourrure, certains individus se sont échappés dans la nature et si bien acclimatés qu’ils ont progressivement poussé le vison d’Europe au bord de l’extinction. Si les élevages français devraient bientôt fermer leurs portes, des programmes de conservation tentent en parallèle de sauver le vison d’Europe avec des élevages conservatoires, la lutte contre le vison d’Amérique, et la restauration de zones naturelles qui pourront à terme l’accueillir à nouveau. Dix individus, qui font maintenant presque leur taille adulte, sont nés en mai 2020 dans l’élevage conservatoire du parc animalier Zoodyssée dans les Deux-Sèvres. Les futures portées seront à terme réintroduites dans la nature pour renforcer les populations sauvages françaises.

Crédit article : Julien PIERRE

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