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Photo de Sue le T. rex au Field Museum de Chicago - Julien PIERRE

Une visite a remonter le temps au musee field de chicago

25 Septembre 2019

Lors d’un séjour récent à Chicago, nous avons visité le Musée Field ('Field Museum' en VO), le prestigieux musée d’Histoire Naturelle de la ville. La visite de la section dédiée à la préhistoire et aux dinosaures, riche d’émotions et de découvertes, nous a tellement enthousiasmé que nous avons décidé de la partager avec vous, récit et photos à l'appui !

(Et pour plus de préhistoire, n’hésitez pas à consulter nos articles 'Dinosaures et Préhistoire' et 'Préhistoire et évolution de la vie sur Terre' dont ce dossier est un complément idéal ! )

> Article mis à jour le 2 Octobre 2019 avec la collaboration de Maxence DUCROS, Master en Paléontologie

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MAXIMO LE TITANOSAURE

(Photo : Maximo le titanosaure dans le hall d'entrée du Field Museum © Julien PIERRE)

Dès le hall central du musée, le ton est donné avec le gigantesque squelette de Maximo le  titanosaure, un dinosaure herbivore terrestre qui vivait il y a environ 101,6 Ma. Pesant dans les 63,5 tonnes et mesurant environ… 36 m de long, il domine les petits humains qui vaquent dans le hall et fait même passer les deux éléphants naturalisés qui le côtoient pour de sympathiques petites créatures ! Courants lors de la fin du Crétacé, les titanosaures succédèrent aux brontosaures et aux diplodocus qu’ils dépassaient en taille et furent les plus grands animaux terrestres à jamais fouler le sol de notre planète.

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COELACANTHE, LE POISSON SURVIVANT DU PASSE

(Photo : Coelacanthe au Field Museum © Julien PIERRE)

Pour accéder au Hall Griffin qui abrite l’exposition permanente ‘Evolving Planet’ (à traduire par  'Une planète en évolution'), on emprunte un escalier qui nous mène au premier étage et on se retrouve nez-à-nez avec un superbe coelacanthe naturalisé qui dépasse les 1,5 m de long, un trait d’union pertinent entre le présent (magnifiques galeries d’animaux naturalisés au rez-de-chaussée) et le passé. Ce poisson extraordinaire aux caractéristiques primitives (nageoires pectorales charnues, vestiges de poumons…) appartient à un ordre que l’on pensait disparu depuis 70 Millions d’années jusqu’à ce que l’on découvre deux colonies de coelacanthes bien vivants dans des grottes sous-marines dans les profondeurs de l’Océan Indien (voire notre article Anigaïdo sur le coelacanthe).

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QUETZALCOATLUS NORTHROPI LE PLUS GRAND ANIMAL VOLANT DE TOUS LES TEMPS

(Photo : Quetzalcoatlus northropi à l'échelle © Julien PIERRE)

Nous voici à l’entrée de l’exposition ! On jette un œil au laboratoire du Fossil Prep Lab où des spécialistes sont en train de tailler minutieusement des roches pour en révéler les fossiles sous le regard des visiteurs, mais on est surtout sidéré par la reconstitution taille réelle du plus grand animal volant ayant jamais existé sur Terre, Quetzalcoatlus northropi, qui faisait la taille d'un petit avion ! Nous qui pensions que les ptérosaures, cet ordre éteint de reptiles volants, faisaient au maximum la taille déjà imposante des ptéranodons fantaisistes de Jurassic Park #3, nous voilà refaits ! Pour bien vous rendre compte de l'échelle, sachez que le gnome sur la photo (votre serviteur = Monsieur Anigaïdo) mesure 1,85 m... Quelle entrée en matière !

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LA MER DES ORIGINES

(Photo : Une fenêtre ouverte sur les fonds marins du Cambrien @ Field Museum © Julien PIERRE)

Après une première salle consacrée au Précambrien, période qui s'étend des origines tumultueuses de notre planète, du big bang à la ‘soupe originelle’ et aux premières bactéries qui se mirent à fabriquer de l’oxygène, on se retrouve dans une salle consacrée au Cambrien (de - 541 Ma à – 485 Ma). De nombreux fossiles de trilobites sont exposés ainsi que des reconstitutions agrandies des premiers organismes comme Dickinsonia, la plus vieille forme de vie animale connue à ce jour. Surtout, on se retrouve face à un immense écran en arc de cercle où ont été reproduits des fonds marins du Cambrien. Des éponges, des vers ou encore des arthropodes étranges en image de synthèse surgissent des algues et traversent l’écran avant de disparaître, donnant à voir ce à quoi ressemblait la faune de l’époque, des créatures bizarres que l’on croirait sorties de l’imagination d’un scénariste de science-fiction.

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POISSONS A ARMURES ET VOYAGE DANS LE CARBONIFERE

(Photo : Tête d'un placoderme - Julien PIERRE)

On traverse ensuite plusieurs salles consacrées aux époques qui succédèrent au Cambrien et on s’arrête devant des fossiles remarquables des premiers poissons de l’époque. Surtout on reste estomaqué devant l’énorme tête d’un Dunkleosteus (un bon mètre de diamètre pour la gueule de ce géant redoutable qui mesurait 10 m de long !), poisson de la classe aujourd’hui disparue des placodermes dont le corps n’était pas encore couvert d’une multitude d’écailles mais de grosses plaques osseuses cuirassées sur l'avant du corps comme celle couvrant la tête de notre ami. On change de salle et on passe dans le Carbonifère marqué par une atmosphère riche en oxygène qui favorise l’apparition d’insectes aux tailles remarquables, le développement des plantes et des arbres (en quantités telles qu’elles constitueront nos futures combustibles fossiles) et le développement de formes de vie amphibies encore inféodées à l’eau mais qui s’aventurent davantage sur la terre ferme.

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LE PERMIEN : AMPHIBIENS ET REPTILES A L'ERE DU SUPER CONTINENT

(Photo : Squelette d'un Eryops © Julien PIERRE)

Sur l’unique continent d’alors qu’est la Pangée, les reptiles apparaissent. La lutte est acharnée entre amphibiens comme l’Eryops, un beau pépère qui était probablement un prédateur qui partageait son temps entre eau et terre ferme, et des reptiles comme le dimétrodon, un imposant prédateur à la mystérieuse voile dorsale osseuse. La plupart des animaux terrestres de l’époque sont des créatures amphibies tétrapodes qui marchent bas sur leurs quatre courtes pattes puissantes et arquées et se déplacent probablement à la manière des crocodiliens (dont l’ordre apparaîtra plus tard lors du Trias il y a 240 Ma).

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LE HALL DES DINOSAURES

(Photo : Un joli squelette de Stégosaure - Julien PIERRE)

On traverse les époques et les salles pour avancer dans le temps et se retrouver dans le ‘Elizabeth Morse Genius Hall of Dinosaurs’, un vaste espace qui présente de magnifiques squelettes de dinosaures du Jurassique et du Crétacé. On s’arrête devant le stégosaure aux plaques dorsales impressionnantes et on s’émerveille devant le mur dédié aux créatures marines de ces périodes, fantastiques monstres marins dont les fossiles sont parvenus jusqu’à nous. Le squelette fossile complet d’un mosasaure permet de visualiser précisément les dimensions de ce reptile marin apparenté à nos lézards et serpents qui pouvait atteindre 17 m de long, avait de grandes dents en forme de poignards et devait faire régner la terreur dans les océans !

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SUE LE T. REX, SUPERSTAR DU FIELD MUSEUM

(Photo : Sue le Tyrannosaure - Julien PIERRE)

Dans la pièce suivante nous attend le clou de la visite, véritable star des lieux : Sue le tyrannosaure ! La scientifique qui l’a découverte a donné son prénom à ce specimen de Tyrannosaurus rex dont le Musée Field de Chicago présente le squelette le plus complet au monde. 12,8 m de long pour une hauteur de presque 4 m et une fureur savamment mise en scène, impossible de rester de marbre face à ce super prédateur. A noter que la tête de Sue a d’ailleurs été reconstituée sur le squelette présenté au public car sa tête originelle, également présentée, est un peu déformée et affiche des cicatrices et des trous dans la mâchoire évoquant de probables parasites.

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L'ERE DES MAMMIFERES ET L'AVENEMENT DES HOMINIDES

(Photo : Montage de plusieurs photos des périodes succédant au Jurassique - Julien PIERRE)

Dans les salles suivantes, les mammifères géants succèdent aux dinosaures : gigantesque mégathérium apparenté à nos paresseux actuels, mammouths imposants, glyptodon dont la carapace fait penser à une tortue (alors qu’il était un animal terrestre) ou encore Megaloceros giganteus, un cerf géant du Pléistocène à l’immense ramure (25 kg !). La lignée des hominidés n’est pas oubliée avec des reconstitutions hyper réalistes de Lucy l’australopithèque ou encore d’un Homme de Néandertal qui semble comme prêt à vous apostropher.

Au sortir de cette visite on reprend ses esprits dans la traditionnelle boutique mais quelle visite ! Si vous en avez l’occasion, on vous recommande chaudement la visite du Field Museum dont nous ne nous avons livré ici qu’une infime partie !

Crédit photo : SUE the T. rex © Julien PIERRE
Crédit article : Julien PIERRE & Maxence DUCROS (Master en Paléontologie)

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