L’ŒIL DU PASSIONNE : THOMAS PIERRE, PHOTOGRAPHE NATURE
Amateur passionné de photographie et amoureux de la nature, Thomas PIERRE ne rate jamais une occasion pour réaliser de superbes clichés d’animaux. Principal pourvoyeur des photos présentées sur anigaido.com, il nous parle de sa rencontre avec le martin-pêcheur, un sacré loustic pas facile à photographier !
Interview :
Tu es plus coutumier des photos de primates, rapaces, félins ou insectes qui ont ta préférence. Qu’est-ce qui t’a plu chez le martin-pêcheur ? Comment t'est venue l’envie de réaliser ces photos ?
Thomas PIERRE : Cette envie m’est venue suite à ma première rencontre avec l’ami Martin fin 2012, dans le département de la Meurthe-et-Moselle. Ce jour là, j’ai seulement aperçu un éclair turquoise - accompagné d’un cri aigu et semblable à une mitraillette - remonter un affluent de la Moselle près de chez moi. Dès lors que l’on connaît un peu l’avifaune il n’y a aucune méprise possible : il s’agissait de Alcedo atthis. Alors que je résidais là depuis 7 ans, je ne l’avais jamais remarqué, c’est dire s’il est furtif… Depuis ce jour, c’est une longue quête qui a commencé, car photographier le Martin n’est pas facile. C’est un animal très farouche, à la distance de fuite lointaine et à la vue affûtée : il détecte le moindre mouvement ce qui fait que la billebaude (photographie à l’approche) est mission impossible. Il faut donc créer un affût.
S’agissant d’un oiseau extrêmement sensible à la qualité de l’eau et de son environnement, où t’es-tu rendu pour réaliser tes photos, à quelle période et combien de temps ça t’a pris ?
TP : Je me suis rendu le long des berges du cours d’eau où je l’avais aperçu et j’ai fait du repérage pour connaître ses habitudes (perchoirs, lieux de pêche, fréquence de passage, présence de plusieurs individus ou non sur le même territoire) et pour trouver le meilleur spot en fonction de la lumière et du fond, sachant que les meilleures photos se prennent le matin quand le soleil est rasant. J’ai fait la plupart de mes photos en Juillet et Octobre. Les affûts peuvent durer des heures, souvent dans le froid et l’humidité et sans aucune garantie de résultat, ce qui est parfois très décourageant. Il faut une patience et un moral à toute épreuve. Et il faut essuyer de nombreux échecs avant de sortir des photos « potables ».
Méfiant, insaisissable et hyperactif : autant de caractéristiques qui rendent le martin-pêcheur particulièrement complexe à photographier. Comment approche-t-on cet oiseau magnifique ?
TP : Après avoir repéré un endroit où il vient souvent se percher (le photographier en vol est peine perdue), il faut s’y rendre très tôt le matin, si possible pendant qu’il est encore au nid. Ainsi vous et votre camouflage ferez déjà partie du décor lorsqu’il fera le tour de reconnaissance de son domaine et il sera moins méfiant. Attention l’affût au Martin est une activité addictive et très chronophage !
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