Tigre de siberie

Le tigre de Sibérie vit dans les forêts de feuillus et de conifères (la taïga) dans la région du fleuve Amour à cheval entre le sud-est de la Sibérie et le nord de la Chine. Excellent nageur, il possède une fourrure d'hiver dense et sait faire du gras pour encaisser des températures qui peuvent tomber à – 40° C. Il était également autrefois présent en Corée du Nord mais en a probablement aujourd'hui disparu. Il est également appelé tigre de l'Amour ou encore tigre de l'Oussouri, du nom de la rivière qui marque la frontière entre Chine et Russie et constitue un affluent du fleuve Amour.

Le tigre de Sibérie mesure entre 2,7 m et 3,7 m de long pour les mâles et entre 2,4 m et 2,75 m pour les femelles, mensurations incluant sa queue de +/- 1 m. Sa hauteur au garrot est de 1 m à 1,20 m et son poids va de 100 kg à 200 kg pour (femelles) et de 180 kg à 350 kg (mâles). Côté record de poids - car on parle bien ici du plus grand et du plus massif des félins - on a Wikipédia qui annonce un record à 384 kg et l'encyclopédie en ligne Britannica qui évoque un individu de... 423 kg !

Solitaire le reste de l'année, la tigresse émet phéromones et vocalises pour signaler sa disponibilité pour se reproduire, une période des amours généralement observée en hiver. Après 3 à 4 mois de gestation, la femelle donne naissance à 2 à 4 tigreaux qu’elle élève généralement seule même si il arrive que le mâle s’associe à elle ponctuellement. Les petits restent auprès d’elle pendant 2 ans avant d’aller s’établir sur leur propre territoire.

Le tigre de Sibérie vit généralement 11 ans à l'état sauvage et peut atteindre la vingtaine d'années en captivité.

Le tigre de Sibérie est un animal carnivore qui chasse des cervidés et des sangliers qu’il chasse à l’affût à l'aide de ses griffes de 10 cm et mord à la nuque ou au cou à l'aide de ses puissantes mâchoires. Il consomme aussi de plus petites proies type lièvres et lapins, pikas, rongeurs ou encore poissons (il est un excellent nageur). Si le cerf sika figure en haut de sa kill list, il arrive qu'il s'en prenne également au blaireau, au chien viverrin voire parfois à des petits d'ours noir d'Asie Ursus thibetanus (voir l'ours à collier sur Anigaïdo), lui-même étant la proie de l'homme et ses petits celle de l'ours brun. Le tigre de Sibérie consomme également parfois des carcasses fraîches.

Le tigre figure sur la liste rouge des espèces menacées de l'UICN avec le statut ‘En danger’ sans distinction des sous-espèces. Concernant la Russie, qui en a fait un animal symbole de la protection de sa biodiversité, 562 individus avaient été comptabilisés en 2015 et la population sauvage des tigres de Sibérie y est en augmentation depuis, même si le félin demeure braconné pour sa fourrure et ses os (toujours exploités pour certaines médecines traditionnelles). Sa faible diversité génétique (la population actuelle est issue d'une vingtaine d'individus) et la perte de son habitat en raison de l'exploitation forestière et des incendies pèsent également sur son avenir. La Chine compterait elle une cinquantaine d'individus sauvages de tigre de Sibérie. Enfin bien qu'il soit l'animal national de la Corée du Sud (où on l'appelait tigre coréen) le tigre de Sibérie a disparu de ce pays en 1935. On dénombre également dans le monde un total de quelque 500 individus de tigres de Sibérie dans les parcs zoologiques.