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Crédit photo : La rascasse volante, un redoutable prédateur qui s'établit dans les eaux méditerranéennes © Julien PIERRE

La mediterranee a l’epreuve du changement climatique

3 Février 2023

Si le changement climatique affecte maintenant de façon visible les terres émergées où les épisodes d’incendies, sécheresses, canicules ou précipitations diluviennes se succèdent et s’intensifient, il est également à l’œuvre dans les mers et les océans.

Parmi les exemples proches et documentés dans plusieurs articles la Mer Méditerranée (qui d’après un rapport du WWF de Juin 2021 connaît un réchauffement de l’eau 20% plus rapide que les autres mers et océans) subit actuellement un bouleversement de ses écosystèmes qui sont touchés par des vagues de chaleur marine comme celle qu’elle a connue lors de l’épisode particulièrement intense et continu de Mai à Août 2022.

Ces épisodes agissent comme de véritables incendies sous-marins qui mettent à mal les populations locales d’animaux invertébrés (coraux, gorgones, éponges, coquillages) et de végétaux (algues et herbiers sous-marins de posidonie) qui sont des espèces clefs de voûte* de l’écosystème marin méditerranéen. Leur disparition a de multiples conséquences, de la perte d’oxygénateur d’eau et de pompe à CO2 (dans le cas de la posidonie) à la disparition de certaines espèces de poissons qui perdent leurs zones de cache, de frai et de nourrissage.

En parallèle, de nouvelles espèces exotiques arrivent de l’ouest par le Détroit de Gibraltar et de l’est (mer Rouge et Océan Indien) via le Canal de Suez, trouvant dans les eaux plus chaudes de cette Méditerranée en voie de tropicalisation de nouveaux territoires où elles peuvent prospérer. Parmi le millier d'espèces non-indigènes recensées, certaines comme le sigan marbré (ou poisson-lapin à ventre strié) qui broute voracement les herbiers marins ou la rascasse volante, féroce prédateur des larves de poissons et des crustacés, déciment les espèces autochtones et les prédateurs locaux comme le mérou ou le poulpe manquent l’appel pour réguler ces populations envahissantes, la faute notamment à la pêche intensive qui leur a été faite.

On ne peut donc augurer de ce à quoi ressemblera la Méditerranée dans 5 ou 10 années mais il est maintenant évident que la plus vaste des mers intérieures du globe traverse une période de changements rapides qui bouleversent les équilibres de ses écosystèmes ce qui ne manquera pas d'impacter les activités humaines de la région.

 

* Au sujet des espèces clefs de voûte voire notre actu sur la disparition de la truite fardée d’un lac de Yellowstone et ses conséquences sur la faune et la flore environnantes.

Crédit article : © Julien PIERRE

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