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Photo d'un varan de Komodo par Thomas PIERRE

Dragon de komodo, le dernier dinosaure

16 Mars 2019

(photo : Varan de Komodo / Thomas PIERRE)

Voir se mouvoir le dragon de Komodo nous projette dans une époque cauchemardesque où des reptiles géants dominaient sans partage le règne animal. Observez ses longues griffes, sa langue fourchue, sa peau d’écailles, sa queue longue et puissante qu’il utilise pour combattre ses congénères et sa taille démesurée : ce varan géant mérite assurément son nom de 'Dragon' !

Avec une longueur de 1 à 3 mètres et un poids pouvant atteindre les 140-150 kg, c’est la plus grande espèce vivante de lézard. L’origine de sa taille géante est sujette à débat : elle est peut-être une conséquence de l’évolution en raison de sa position de super prédateur tout en haut de la chaîne alimentaire de son habitat. Il est également possible qu’il soit une version miniature du Mégalania prisca, une espèce cousine australienne aujourd’hui éteinte (?) qui pouvait mesurer… de 6 à 8 mètres !

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LA DURE VIE DU JEUNE DRAGON

(Photo : Varan de Komodo - Crazygoat - Pixabay - CC0)

Après que la femelle a pondu et couvé une vingtaine d’œufs dans un terrier ou un nid abandonné d'oiseau terrestre, ceux-ci éclosent en Avril après 7 à 8 mois d’incubation. C’est alors une lutte sans merci pour survivre qui commence pour le jeune dragon avant qu’il n’atteigne sa maturité au bout de 3 à 5 ans. Après l’épreuve éreintante de l’éclosion, il va se nourrir d’insectes et mettre à profit son agilité pour grimper aux arbres et échapper aux prédateurs, dont les varans adultes qui n'hésitent pas à se nourrir des juvéniles de leur espèce. A terre, il peut se recouvrir de matières fécales et de viscères de charognes pour tromper ses voraces congénères.

En grandissant et même si sa vue lui permet de voir jusqu’à 300 mètres, il utilise surtout sa langue pour se déplacer et capter les goûts et les odeurs de son environnement sur plusieurs kilomètres de distance. Idéal pour repérer les cadavres d’animaux dont il aime se repaître, même si il sait également chasser rongeurs, reptiles et oiseaux voire de petits sangliers, des cerfs et des buffles d’eau. Autour des carcasses c’est alors la curée : les dragons, animaux plutôt solitaires en dehors de leurs périodes de reproduction, se rassemblent et les plus gros individus se disputent violemment les meilleurs morceaux.

LE VARAN DE KOMODO, CHEF D'OEUVRE DE L'EVOLUTION ?

(Vidéo : NatGeo Wild)

L’adaptation est le maître mot chez ce géant imprévisible dont l'espèce n’aurait que peu évolué depuis l'apparition de son genre il y a environ 2,6 Millions d’années. Capable de se déplacer au sol avec des pointes à 20 km/heure, il peut également nager, grimper aux arbres dans ses jeunes années, creuser des galeries ou encore se dresser sur ces pattes arrières en prenant appui sur sa queue lorsque les mâles s’affrontent au moment de la saison des amours. Carnivore, sa morsure est faiblement venimeuse mais pourtant souvent mortelle en raison du bain de bactéries qui prolifèrent dans sa gueule et infecte gravement les blessures qu'il inflige à ses proies, qu’il engloutit ensuite voracement grâce à sa mâchoire élastique. Il possède un conduit sous la langue directement relié aux poumons qui lui évite de s’étouffer lorsqu’il décide d’ingérer ses proies d’une traite, parfois en calant celle-ci à un tronc d’arbre pour forcer le passage dans sa gorge. Enfin, pour assurer la survie de l’espèce, il a été observé que la femelle est capable de pondre sans avoir été fécondée (ce qu’on appelle la parthénogenèse), et donnera naissance dans ce cas à des mâles reproducteurs exclusivement.

Photo d'un varan de Komodo par Julien PIERRE

LE DRAGON, UN ANIMAL VULNERABLE

(photo : Varan de Komodo / Julien PIERRE)

Vulnérable à l’état sauvage mais respecté par les populations indigènes, le dragon ne peuple que cinq îles d’Indonésie, dont l’île de Komodo qui lui a donné son nom et où un parc national a été créé pour tenter de préserver les derniers specimens (5.000 individus sauvages survivent à l'état naturel entre les différentes îles). Et si d'aventure vous prenait l'envie pour le moins saugrenue d'adopter un dragon de Komodo, le Clan du Dragon, site spécialisé sur les dragons (les vrais et les imaginaires) saura vous aiguiller !

 

POIDS & TAILLE : le varan de Komodo mesure jusqu’à 3 mètres, queue incluse, et peut peser jusqu’à 140 kilos.

REPRODUCTION : la femelle pond une vingtaine d’œufs après avoir été fécondée – fait rare chez les reptiles, le dragon de Komodo est monogame, mâles et femelles forment des couples.

LONGEVITE : le dragon de Komodo peut vivre jusqu’à 40 ans.

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