Guide pour sorties très bêtesEspace membre
Photo d'un lémur catta et son petit par Pierre-François BOUCHER
Crédit photo : Lémur catta / Pierre-François BOUCHER

Alerte rouge pour les lemuriens de madagascar

10 Août 2018

L’UICN, Union Internationale pour la Conservation de la Nature, a récemment réévalué l’état de conservation des lémuriens sur la grande île-Etat de Madagascar et celui-ci est alarmant : 95 % des espèces sont désormais menacées d’extinction.

La situation n’était déjà pas brillante en 2012, date du précédent relevé, avec 90 % de ces espèces en danger, mais elle a empiré et ce malgré les efforts conjoints des autorités du pays et de plusieurs associations et ONG engagés dans différents programmes sur le terrain pour tenter de préserver ce trésor national pourtant vecteur d’un écotourisme essentiellement francophone en croissance constante sur l’île.

Sur les 111 espèces de lémuriens recensées à Madagascar, 105 sont menacées avec dans le détail 38 espèces 'en danger critique d’extinction', 44 espèces 'en danger' et 23 espèces au statut 'vulnérable'.

Plusieurs facteurs expliquent cette situation critique dont en premier lieu la fragmentation, la dégradation et la disparition de leurs habitats sous la pression humaine : trafic illégal des bois de rose et de l’ébène, très prisés à l’international ; agriculture sur brûlis ; utilisation du bois pour se chauffer (84 % de la population n’a pas accès à l’électricité) ; et les dommages environnementaux causés par les activités industrielles de type mines, pétrole ou gaz. Comme partout sur la planète,  les changements climatiques impactent également l'environnement de Madagascar, sans oublier la superstition (dans le cas de l’étrange et rarissime Aye-Aye par exemple, considéré comme un singe de mauvais augure), le braconnage comme viande de brousse et surtout le commerce illégal des lémuriens comme animaux de compagnie ou d’ornement.

L’UICN met en place un vaste plan d’actions visant la sauvegarde des lémuriens, avec déjà un premier plan sur 3 ans lancé dès 2014 visant la préservation de 30 sites prioritaires. Les engagements et actions de l’Etat malgache et  plusieurs associations comme le WWF ou les français d’Helpsimus (programme pour la sauvegarde du grand hapalémur (promelur simus)) poursuivent également des actions locales pour préserver la biodiversité malgache. En France, de nombreux parcs animaliers sont engagés dans des actions de sensibilisation du public sur la sauvegarde de la biodiversité à Madagascar, comme la journée mondiale du Lémurien les 27 Octobre de chaque année. Quand ils présentent des lémuriens, les parcs participent aux programmes EEP d’élevage (qui permettent de constituer des réservoirs biologiques pour les populations sauvages) et participent également au financement de projets sur place, la présence de lémuriens en captivité étant d’ailleurs souvent la seule source de financement pour certains de ces projets.

Les lémuriens représentent 20 % du total des espèces de primates et on ne les trouve quasi exclusivement que sur l'île de Madagascar dans l’Océan Indien, avec également des populations à Mayotte (lemur mayottensis) et aux Comores (lemur mongo).

Lire aussi notre Dossier 'Lémuriens, les spectres de Madagascar l'île Rouge'

Commentaires sur cette actualité

Poster un commentaire

Ces articles peuvent vous intéresser

Top